Une création de la nature... (Pv Maë)

Enfin une brise fraiche, il l’avait attendu toute la journée.
On ne peut pas dire qu’elle ne fut pas riche en émotion pour le jeune Serdaigle :
des cours sans fin, des dissertations qui s’accumulent, un petit labyrinthe
près des appartements des professeurs, un dîner des plus animés avec une jolie
bagarre en dessert… et tout ca en songeant toute les heures à cet instant.
Beaucoup de sorciers ignoraient de qui se passerait en fin d’après-midi. La plupart
du temps seuls les moldues s’intéressent à cet évènement… quel dommage.

En attendant, Thomas montait une à une les marches de la
tour avec ses lunettes bleu et rouge. Il se les était fabriqué mais n’en
retirait aucune fierté compte tenu de l’unique utilisation… en effet dans
quelques minutes une éclipse aurait lieu sur Poudlard et ca il était hors de
question pour le jeune homme de la rater. Il finit par arriver au sommet et s’installa
confortablement. Tandis qu’il observait le ciel un mouvement au loin dans la
forêt le perturba. Il sortit ses
jumelles pour observer au loin dans une clairière les centaures se
rassemblaient pour cet évènement. Les créatures formaient un cercle parfait et entonnaient
des chants lyriques.

Tous les élèves étaient encore dans la Grande salle et peu
de personnes assisteraient au spectacle. Néanmoins grâce aux centaures il se
sentirait moins seul ce soir devant cet immense ciel découvert. Thomas leva sa
tête vers le ciel tandis que la lune s’approchait dangereusement du soleil. Il
honorait jusqu’au bout les principes de sa maison en matière de culture mais c’était
surtout pour des raisons personnelles qu’il voulait voir ce prodige.

Fin de journée. Enfin.

Maëlis referma son livre d'un mouvement impatient, et releva la tête vers le reste des étudiants présents dans la salle. Oh, les heures de cours avaient pris fin depuis un peu plus d'une heure, déjà. Seulement, elle ne considérait sa journée comme "terminée" qu'une fois ses devoirs complètement bouclés. Si elle avait put remarquer quelque chose au cours de ses précédentes années à Poudlard, c'était bien que le meilleur moyen de s'économiser était encore de ne minimiser autant que possible la quantité de travail accumulé. Moins de stress, de meilleures notes, et bien sûr, plus de temps libre qu'un point de vue extérieur ne pourrait le laisser penser. Elle s'étira, un sourire satisfait jouant sur ses lèvres rosées, et jeta un coup d'oeil circulaire autour d'elle. A toutes les tables, des élèves étaient plongés dans leur travail ou leurs livres, complètement silencieux. C'est que personne ne voulait tâter de la fureur d'une Mrs Pince mécontente! C'est à peine si quelques-uns osaient discuter à voix quasi inaudible derrière l'une des hautes étagères.

Maëlis se leva, rassembla d'un mouvement de baguette les livres empruntés à la bibliothèque, et les fit léviter jusqu'aux différentes étagères où elles les avait trouvés, et quitta la salle sous le regard revêche -on pouvait s'y attendre- de la bibliothécaire.

Un passage rapide à sa salle commune pour déposer son sac, et troquer sa lourde robe de cours contre une plus légère..

C'était une chaude journée. Fait étonnant, les derniers jours ayant été plutôt frais. Mais le temps est changeant, et la Serdaigle ne s'en inquiétait pas vraiment.

Elle déambula un moment dans les couloirs à pas lents. Ils étaient encore déserts à cette heure, la plupart des élèves se trouvant encore dans la Grande Salle, mais de nouveau, elle préférait la solitude à la compagnie bruyante de qui que ce soit. C'était plus fort qu'elle.. question d'habitude, sans doute.

Qu'est-ce qui la poussa à prendre la direction des Tours? Aucune raison en particulier. C'était même quelque chose qu'elle aurait évité, normalement, vu son vertige.. Arrivée tout en haut de l'une d'elles, elle posa une main légère sur la rambarde en pierre, son regard d'un bleu limpide rivé sur ses pieds. C'était une chose de venir jusqu'ici.. s'en était une autre de regarder en bas. Et le fait même de se savoir si loin du sol la mettait mal à l'aise. Elle inspira profondément, bloquant l'air de ses poumons, ferma les yeux en tentant de se persuader qu'elle ne risquait rien, là, puis les rouvrit, relativement apaisée. Tant qu'elle ne regardait pas par-dessus la rambarde, tout irait bien..

Ce ne fut qu'alors qu'elle remarqua le profil, pas si inconnu que ça, d'un élève. Il était lui-même appuyé sur le rebords, et elle n'avait aucune idée de s'il avait conscience ou non de ne pas être seul.. Quelques pas dans sa direction lui permirent de la reconnaître. Thomas. Une seule chose l'étonnait.. la large monture blanche surmontant son nez droit. Une monture de lunettes. Mais surtout, le fait que ça ne semblait pas en métal ou en plastique. Plutôt du.. carton? O_°

Non, apparemment, il ne l'avait pas remarquée. Un sourire taquin aux lèvres, elle se rapprocha de lui à pas silencieux, et souffla par dessus son épaule un "

bouh!

" amusé. Elle lui fit finalement face, souriante, et s'aida de ses bras pour se glisser sur la balustrade (*ne pas regarder derrière.. ne surtout pas regarder derrière!* xD), n'attendant pas pour lui poser sa question.

Tiens, depuis quand tu portes des lunettes, toi? Et.. oulah! deux verres de couleurs différentes entre plus? Tu arrives à distinguer quelque chose avec ça?

Curieuse, elle se pencha légèrement en avant, un sourcil inquisiteur relevé, et tapota du bout de l'index le carton entourant les.. verres de papiers.

Quel drôle de soirée ! Il était plutôt original de la commencer en haut d’une tour avec une affreuse paire de lunettes sur le nez, à entendre que la Lune veuille bien faire ami-ami avec le Soleil. Une situation des plus comiques et Thomas s’en amusait. Il se souriait à lui-même, les yeux fixés vers le ciel.

Le Serdaigle ne comprit pas tout de suite que quelqu’un était à ses côtés dans la tour. Il faut dire que les lieux n’étaient pas vraiment silencieux avec tout ce vent qui s’engouffrait pour les troues. Ainsi il ne put entendre la ravissante créature l’arrivait par derrière pour l’effrayer… et ce fut une réussite. Thomas sursauta à l’altercation sonore puis enleva ses lunettes customisés pour sourire à la préfète des Serdaigles.

Il était fort étrange de la trouver en ces lieux puisque sa peur du vertige c’était plus un secret dans le château. Néanmoins elle n’hésita pas une seconde à s’assoir à ses côtés sur le bord de la tour. Apparemment tout cette peur n’était plus qu’un lointain souvenir et tant mieux… malheureusement tout n’est qu’apparence.

La demoiselle entreprit la discussion et lui pointa du doigt ses lunettes. Il faut dire que ce n’était pas vraiment l’accessoire de mode le plus stylisé du monde mais il était tout de même fier de sa création manuelle. Thomas ne servait essentiellement de la magie et c’était le premier objet qu’il créait de lui-même. Il sourit très amusé pour la remarque de la Serdaigle puis essaya de se défendre tant bien que mal.

« - Ce n’est pas vraiment des lunettes pour tous les jours… pour faire simple ce sont des verres spéciaux pour regarder un phénomène astronomique. Tu as déjà entendu parler d’éclipses ? »

Thomas ne doutait que ces mots seraient un mystère total pour la jeune fille. Peu de personne sorcière en avait conscience mais l’apparition des centaures conforta le jeune homme.

En arrivant, Maëlis n’avait pas manqué de remarquer le sourire quelque peu rêveur et le regard vague de Thomas. Cela l’avait d’ailleurs poussée à appréhender plus que nécessaire sa réaction : elle-même était assez lunatique, et n’aimait que peu qu’on la dérange aux moments où elle recherchait, de préférence, le calme et la solitude.

C’était en partie pour cette raison qu’elle s’était décidée à prendre les devant, en engageant la conversation. Après avoir enlevé ses lunettes en cartons, Thomas lui lança un sourire qui la rassura tout de même. A première vue, elle ne le dérangeait pas plus que ça.

Elle n’avait pas réellement d’idée sur quel sujet lancer, mais avait d’ors et déjà préféré laisser de côté le banal « Tiens, qu’est-ce que tu fais là toi ? », pour la simple et bonne raison que ce genre de questions revenait toujours inévitablement à la personne l’ayant posée en premier, à la manière d’un boomerang.

Et ne sachant que répondre à cette même question, elle aurait très certainement coupé involontairement court à sa propre ‘inspiration’, et n’aurait plus eu qu’à regarder bêtement Thomas dans le blanc des yeux.. Jusqu’à ce qu’il cherche à son tour une nouvelle question, de celles, impersonnelles, qu’on se lançait jours après jours. « ça va ? Oui bien sûr… et toi ? Oui oui, moi aussi.. ». Elle l’imaginait assez bien, et était relativement bien placée pour savoir que ce genre de débuts ne menaient souvent nulle part.

Elle s’était donc penchée sur ce qu’il l’avait intriguée à son arrivée, sans remarquer l’étonnement de Thomas à la voir ici. Sa remarque l'avait apparemment, mais il regarda fièrement l’étrange objet avant de lui répondre, provoquant encore une fois un haussement de sourcil à la Serdaigle.

« - Ce n’est pas vraiment des lunettes pour tous les jours… pour faire simple ce sont des verres spéciaux pour regarder un phénomène astronomique. Tu as déjà entendu parler d’éclipses ? »

Elle était curieuse. Certes. Elle aimait les livres. Aussi. Et tout ce qui l’intriguait avait une chance de devenir l’objet de recherches plus ou moins poussées.

Mais l’astronomie ? Complexe et ennuyeux, c’est ainsi qu’elle définissait tout ce qui concernait ce domaine. Sa grimace fut d’ailleurs certainement éloquente, l’astronomie n’était pas son domaine..

Mais vu l’intérêt que Thomas semblait y porter.. d’autant qu’elle ne savait pas vraiment où il voulait en venir, alors.. pourquoi pas ?

Sourcils froncés, elle fouilla dans sa mémoire à la recherche d'information qu'elle aurait pu glaner par hasard.

Sa mère aimait bien ce genre de choses, et elle était sûre d'avoir déjà entendu parler de ça mais.. de là à savoir de quoi il s'agissait réellement..

-

Eclipse.. dans le domaine astronomique.. Euh.. non, je vois vraiment pas.

Elle haussa les épaules pour appuyer ses dires et attendit patiemment qu’il reprenne la parole, tout en observant le balancement régulier de ses pieds, qui heurtaient sans bruit la paroi de béton.

Tout en gardant de temps en temps les yeux dirigeaient vers
le ciel, Thomas observait avec curiosité la demoiselle. Il guettait le moment
propice pour observer tout de même le ciel : la raison première de sa
venue et pas la moindre. La Serdaigle aurait pu être la fille de ses rêves, il
ne devait pas manquer ce moment. Il n’allait pas en rester pour le moins très
poli et surtout agréable à supporter. Thomas restait toujours dans on calme
légendaire et essaya de se remémorer ce qui savait de Maëlis. Il la connaissait
bien sûr de réputation : c’était une préfète exemplaire et réputée d’une
grande beauté inaccessible. Malgré qu’ayant souvent entendu parler d’elle :
autant en bien qu’en mal, il n’avait jamais eu l’occasion de s’en faire une
opinion propre comme il l’aimait le faire avec chaque chose. C’était sa part d’objectivité
interne et peut-être même une certaine manie mais Thomas n’était pas un simple
suiveur de moutons qui se réfléchissait qu’après que le loup soit venu. Il
préférait appréhender sa venue et agir en conséquence. Etait-se une manie des
Serdaigles ou spécifiquement de lui-même ? Nul n’aurait pu le dire. Les
personnes sont bien trop compliquées pour pouvoir être rangées dans des sacs et
surtout els analysé en quelques minutes. La nature même de l’homme était un
vrai labyrinthe et Maëlis faisait partie de ces mystérieuses créatures. Elle
était connue tout autant pour son tempérament fougueux et imprévisible que par
son esprit réfléchi et analytique. Beaucoup la craignaient tout simplement par
respect et Thomas avait toujours admiré ce détail. Néanmoins, de premiers
abords, elle paraissait beaucoup plus sociable que l’avaient sous-entendu
certains mais surtout ce qui frappa son esprit, fut le regard observateur de la
jeune femme. Il en avait peu rencontré d’aussi perçants… Cela le perturba
quelque peu mais n’en laissa rien paraître. Il y était habitué et savait
comment réagir. Les discussions ne prenaient jamais une tournure habituelle.

La Serdaigle observait à présent ses pieds et ses paroles
laissèrent sous-entendre peu d’intérêt pour l’astronomie mais qu’importe ?
Elle restait polie et surtout le respectait. Thomas en fut assez enchanté c’était
un honneur de la part de la jeune femme. Il reprit son visage serein et sérieux
de Serdaigle pour répondre que brièvement :

« - Une éclipse n’est qu’un baiser entre la Lune et le
Soleil. Leur histoire d’amour n’est possible que quelques fois dans la vie d’un
sorcier pourtant elle est magique… »

Il se tourna vers la forêt à l’affut du bruit de sabots
lointain. Les créatures de la Forêt Interdite avaient entamé une danse. Thomas
se connaissait rien dans ce domaine mais leur chant étaient toujours aussi
agréable même s’ils avaient effrayés quelques jeunes élèves dans le parc.

Maëlis avait l’impression que les yeux de Thomas faisaient la navette entre le ciel et elle. Ce n’était pas de sa faute à lui, si celle trouvait cette impression..dérangeante. C’était juste qu’elle n’aimait pas qu’on la détaille. Elle avait toujours eu du mal avec ça, même si elle essayait de ne pas le montrer.

Elle se mordilla la lèvre inférieur, mal à l’aise, sans oser pour autant faire la moindre remarque. Après tout, elle avait elle-même prit le temps de le détailler avant de l’aborder.. Elle était d’ailleurs tout à fait consciente du fait que lui, n’en restait pas moins concentré sur observation première, et elle lui jeta à son tour un coup d’œil en coin. Il semblait perdu dans ses pensées.

A quoi réfléchissait-il ?

Toute à ses propres pensées, elle ne vit pas les lèvres du Serdaigle s’entrouvrir, et cru avoir mal perçu sa réponse. Parce que ce qu’elle avait entendu donnait assurément de quoi se questionner ! Et d’autant plus, si on le prenait au pied de la lettre !

Un… baiser entre la lune et le soleil ? C’est bien exprimé, dis.. Tu te fais poète maintenant ?

Elle secoua la tête de droite à gauche, amusée, pensant à une plaisanterie de sa part, mais son regard se fit mi étonné, mi dubitatif, lorsqu’elle s’aperçu qu’il ne revenait pas sur ses dires.

Tu étais sérieux ? C’est vraiment ça une.. éclipse ?

Son regard était bel et bien porté attentivement vers le ciel, loin derrière elle, et tout dans son attitude laissait croire qu’il était sérieux. Allons bon. Ce genre de phénomène était-il seulement possible ? Elle ne voyait toujours pas comment comprendre, concrètement, cette réponse..

Un bruit étrange vint se mêler à un chant qu’elle aurait pu prendre pour celui du vent s’il n’avait semblé si.. humain. Maëlis était même certaine qu’il s’agissait d’un bruit de sabot claquant contre le sol, sans qu’elle n’en sache pour autant la cause. Elle eut le réflexe stupide de se retourner et de baisser la tête mais, sentant immédiatement venir le malaise, elle reprit sans attendre sa position initiale. Elle tenta de se reprendre tout en repensant à l’image qu’elle avait entraperçue.
Ok.. soit elle délirait, soit un nombre impressionnant de centaures était effectivement visible d’ici. La Forêt Interdite semblait.. en fête.

Centaures.. il était de notoriété publique qu’ils évitaient habituellement les Hommes, non ? Mais aussi qu’ils avaient la capacité de lire les évènements à venir avec une justesse déconcertante, rien que par l'observation des âstres... Alors..?

Ok. Avec ça je veux bien te croire si tu me dis qu'il se passe quelque chose de particulier ce soir. Et que ça a un rapport avec ton.. éclipse.

Elle faisait référence à cette présence incongrue à la bordure de la Forêt. Et encore, elle ne s'était même pas rendue compte de la soudaine désertion du Parc, causée par ce même phénomène...

Thomas était des plus sérieux. Il cru entrevoir un gène chez la demoiselle
concernant son regard observateur et préféra à présent éviter de la dévisager.
Il est vrai que ce n'était pas des plus polies mais le Serdaigle avait été
plutôt troublé et intrigué. De plus, Maëlis ne se gênait pas pour en faire de
même. Néanmoins il préféra arrêter et se concentra sur le paysage de la forêt.
Thomas détestait se sentir de trop et surtout mettre dans l'embarras les jeunes
femmes ; dans le cas contraire, sa mère l'aurait probablement déjà tué... Il
aimait prôner les valeurs du respect mutuel et de la parité des sexes même si
ses dires semblaient bien audacieux à notre époque. Il faisait parti de ses
pionniers du mouvement féministe et sa mère y était pour beaucoup. En attendant
il n’en perdait pas pour autant sa virilité et de temps en temps son côté macho
ressortait. Dans notre situation il fut plutôt vexé par la remarque de la jeune
fille et surtout sa moquerie. Il n’avait pas encore pu assister à ce phénomène
mais on lui avait toujours conté par cette belle métaphore et Thomas n’en
trouvait rien d’amusant. Il était plutôt déçu de son comportement et assez
vexé. Le Serdaigle aimait els bonnes plaisanteries mais dans ce cas-ci, c’en
était loin d’en être une. Une éclipse était un évènement magique que l’on ne
pouvait observer que dans une vie. Des personnes du monde entier croyaient en
son pouvoir maléfique ou bienveillant selon les religions. Thomas avait les
yeux d’un scientifique et croyait surtout en la rareté de cet évènement. Il ne
savait que dire à la jeune fille qui comprit finalement le sérieux de sa
phrase. Il sourit alors un peu plus confiant. Tandis qu’il retrouvait son calme
et sa passion Maëlis tourna son regard vers le vide et à en voir son
expression, sa phobie était loin d’être terminée. Il lui trouva tout de même un
certain courage pour avoir osé monter jusqu’ici et s’être assise. Thomas était
prêt à agir avec sa baguette en cas de chute ou autre mais la préfète ne reprit
en main et articula de nouveau quelques phrases. Elle avait eu le temps d’entrevoir
les quelques centaures très actifs à la frontière de la forêt. Ce phénomène des
plus extraordinaires eu le bon effet de confirmer l’existence d’une éclipse
chez Maëlis et Thomas sourit.

« - Une éclipse est toujours
un phénomène rare et encore plus rares sont mes sorciers qui puissent en voir
deux dans leur vie. Cependant permets-moi de te conseiller de t’assoir sur le
sol pour éviter le vertige… si tu souhaites rester bien sûr ? »

Elle ne remarqua rien du changement d’attitude de Thomas. Elle, avait simplement perdu l’habitude d’être dévisagée : après tout, cela faisait un moment qu’elle se contentait de conversations platoniques et basiques, et encore, uniquement avec des gens qu’elle connaissait bien. Evidemment, il ne pouvait pas le savoir. Et ne s’étant pas rendue compte des pensées que ça gêne avait provoquées, elle ne pouvait en rien éclaircir les choses. Quoique… de toute façon, l’aurait-elle forcément fait, dans le cas contraire ? L’un de ses défauts était qu’elle n’aimait pas avoir à s’expliquer sur sa façon d’agir. Elle savait que faire des concessions était nécessaire à la vie en communauté, mais ne le mettait pas toujours en pratique pour autant. A part lorsque la situation l’exigeait réellement.

Dans le cas présent, elle ne connaissait pas réellement Thomas. Pas suffisamment du moins, pour anticiper ses réactions face à telle ou telle phrase. Pour tout dire, ce qu’elle savait à son sujet était clairement limité : Préfet, physique agréable, relativement blagueur ou sérieux selon le cas dans lequel il se trouvait..

Quant à l’importance qu’il accordait au phénomène dont ils parlaient.. étant tout à fait ignorante dans ce domaine (>.<), elle ne pouvait la mesurer à sa juste valeur. Cependant, son silence parla pour lui. Elle lui adressa un mini-sourire d’excuse, mais il ne semblait pas vraiment lui en tenir rigueur. Ou son impression était-elle fausse ? Après tout, elle avait tenté de se rattraper..

Il sourit, même, et finit par s’expliquer plus en détail. Ce n’était pas sa faute à elle, si sa conception de la science exigeait une explication rationnelle, malgré la beauté de l'image qu'il avait choisie plus tôt.

- Oh.. eh bien j’ai bien choisi mon soir pour monter, alors.. c’est quelque chose que j’aurais plutôt évité, normalement.. Rester ? Evidemment ! Je ne vais quand même pas partir maintenant ^^. Et puis tu te rends compte des efforts déjà fournis ? Ce serait du gâchis de ne pas profiter du spectacle, au point où j’en suis..

Tout en parlant, elle sauta lestement au sol, s’aidant de ses mains comme appui.

-

Mais tu as raison, il vaut mieux pour moi garder les pieds sur terre, dans ce cas. Plutôt que risquer de passer de l'autre côté de la rambarde..

Et donc? Ce sont tes lunettes spéciales qui te permettent de voir l'éclipse, c'est bien ça?

Elle faisait référence à leur début de conversation, et remarqua d'ailleurs au passage qu'il n'en avait qu'une paire. Intriguée qu'elle l'était d'ailleurs, depuis le départ, par les fameux verres, elle y posa délicatement deux doigts, demandant silencieusement à Thomas la permission d'y regarder de plus près, puis les fit tourner lentement entre ses mains.

-

Tu les as faites toi-même?

[3000! =D]